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Rapport AFA 2024 : ce qu’il dit des contrôles comptables

Rédigé par L'équipe Supervizor | 18 juil. 2025 09:30:49

L'Agence française anticorruption (AFA) vient de publier son rapport d'activité 2024, révélant des tendances importantes pour les entreprises soumises à la loi Sapin 2. Voici les enseignements essentiels à retenir, particulièrement en matière de contrôles comptables.

Le rapport complet (80 pages) est disponible en ligne ici.

Des chiffres qui interpellent

Le rapport révèle que 30% des entreprises interrogées ont été confrontées à un cas de corruption ou de trafic d'influence ces cinq dernières années. Parallèlement, 70% des Français estiment que la corruption reste répandue dans notre pays, un chiffre proche de la moyenne européenne (68%).

Depuis sa création, l'AFA a réalisé 165 contrôles d'entreprises et 101 contrôles d'acteurs publics. Pour la seule année 2024, l'agence a mené 10 contrôles initiaux d'entreprises, poursuivant ainsi sa mission de vérification de la conformité des dispositifs anticorruption.

Les faiblesses persistantes des dispositifs anticorruption

L'analyse des contrôles menés met en lumière plusieurs points d'amélioration récurrents :

  • Des contrôles comptables encore trop peu adaptés aux risques : l’AFA constate que de nombreuses entreprises n’ont pas encore mis en place des contrôles comptables suffisamment ciblés ou pertinents au regard des scénarios de corruption identifiés dans leur cartographie des risques.
  • Une gouvernance des dispositifs souvent imprécise, particulièrement dans les groupes où la répartition des rôles entre société mère et filiales manque de clarté
  • Des difficultés persistantes dans l'évaluation des tiers, identifiée comme l'un des piliers les plus complexes à mettre en œuvre

Ces observations rejoignent les constats des années précédentes et montrent que certains aspects de la conformité Sapin 2 continuent de poser des défis aux entreprises.

L'essor des signalements

L'un des faits marquants de 2024 est l'augmentation spectaculaire du nombre de signalements reçus par l'AFA : 802 contre 435 en 2023, soit une hausse de 84%. Les principales infractions signalées concernent la prise illégale d'intérêts (23%), la corruption (15%) et les détournements de fonds (14%).

Cette hausse témoigne d'une meilleure connaissance du rôle de l'AFA comme autorité externe de recueil des signalements, mais souligne également l'importance de disposer de mécanismes internes efficaces pour détecter les anomalies avant qu'elles ne fassent l'objet de signalements externes.

Les contrôles comptables : un levier essentiel de prévention

Le rapport AFA 2024 rappelle l’importance des contrôles comptables dans la détection des transactions susceptibles de masquer des faits de corruption.

À partir des contrôles qu’elle a menés, l’Agence souligne plusieurs limites récurrentes dans la mise en œuvre de ces dispositifs. Elle observe notamment :

  • "une mise en œuvre encore partielle ou insuffisante de contrôles comptables adaptés aux risques identifiés"
  • "des difficultés dans l’identification de scénarios à risque à partir des données comptables"
  • "une documentation parfois incomplète"
  • "ainsi qu’une faible articulation entre la cartographie des risques et les mesures de contrôle effectives."

C'est précisément dans ce domaine que des solutions comme Supervizor apportent une valeur ajoutée considérable. En automatisant l'analyse des données financières, ces plateformes permettent une couverture exhaustive des transactions, des contrôles en continu, la détection de schémas complexes et une traçabilité complète des alertes.

Conclusion : vers une approche plus technologique

Le rapport 2024 de l'AFA confirme la progression globale de la maturité des dispositifs anticorruption en France, mais souligne la nécessité de renforcer l'efficacité opérationnelle des contrôles, particulièrement dans le domaine comptable.

Pour les organisations souhaitant améliorer leur conformité à la loi Sapin 2, l'automatisation des contrôles comptables représente un levier puissant pour détecter précocement les anomalies financières et démontrer l'effectivité de leur dispositif lors d'un éventuel contrôle de l'AFA.

En définitive, l'alliance de l'expertise humaine et des solutions technologiques comme Supervizor s'impose comme une réponse adaptée aux exigences croissantes en matière de prévention de la corruption.